Etre Miss Corbeil-Essonnes, est-ce le Pérou ?
A grand renfort de rabattage publicitaire, les organisateurs de la foire de Corbeil-Essonnes nous annoncent l’élection de Miss Corbeil-Essonnes, future « ambassadrice » de notre commune vendredi 2 septembre 2005.
Une grande première depuis 1978… après 27 ans d’abstinence !
Trêve de plaisanterie, les « valeurs » de cette élection nous indignent. Nous les rejetons et les combattons parce qu’elles illustrent la régression de la condition des femmes dans notre pays et à travers le monde.
Passons sur le lieu : la Foire ! L’espace restauration !! La notion de jury professionnel !!! Mesdemoiselles, nous ne pouvons que vous mettre en garde contre ce parterre si accueillant ; (« cachez ce contexte que vous ne sauriez voir ! »)
Plus choquants sont les critères imposés : qu’est ce que la beauté lorsqu’elle est réduite à un âge, une taille, à un statut matrimonial et pourquoi l’obligation d’être française dans notre commune enrichie par la diversité des cultures et des nationalités ?
Et que dire de la fonction d’ambassadrice de notre commune que devra assumer la future miss Corbeil-Essonnes ? Corbeil-Essonnes n’aurait elle donc plus aucun autre atout à mettre en avant pour la représenter ? N’y-a-t’il plus d’associations citoyennes, sportives, culturelles, caritatives portant selon nous avec plus d’éclat les valeurs de solidarité, de partage, d’humanisme, en un mot, du vivre ensemble ! De très nombreux jeunes et moins jeunes de notre ville sont prêts à porter loin ces valeurs encore faudrait-il qu’ils trouvent auprès de la municipalité écoute, soutien et confiance.
Plus grave encore, cette élection illustre les reculs du statut de la femme aujourd’hui en France et dans le monde. Sous couvert de tradition, ailleurs on les voile, on les enferme on les mutile, ici on les expose ! A Corbeil-Essonnes le parcours d’une femme tel que notre maire le conçoit se limiterait il à être élue miss Corbeil-Essonnes, avant de recevoir la médaille de mère de famille nombreuse pour finir super mamie !
A l’opposé de cette image caricaturale et ringarde de la réussite de la femme, nous préférerions qu’on investisse dans des soutiens à la scolarité, à la formation professionnelle, à un véritable emploi, à une réelle parité d’embauche et de salaire, dans des aides à la petite enfance, à l’accès à un logement décent et à tout ce qui permet l’épanouissement de l’individu.
Rien de tout cela aujourd’hui à Corbeil-Essonnes !
Décidément, être miss Corbeil-Essonnes, c’est pas le Pérou !
Signatures de corbeil-essonnoises et corbeil-essonnois… beaux, grands, ouvriers, blonds, moches, étudiants, filiformes, roux, manuels, rondouillards, chômeurs, vieux, petits, bruns, intellectuels, retraités, grands, cadres, jeunes…Nadine Thomain, Sylvaine Jouan, Silu Kinkela, Floriane Chappe, Aline Marti Conseillère générale honoraire, Julie Bieffeilh, Aude Mary-Khidas, Alain Miglos, Marisa Ferreira, Francks Mbala, Nicole Méresse, Carole Prigent, Alain Prat, Caroline Coone, Michèle Sicsic, Emilie Pierrot, Patrick Coulon, Elodie Djéridi, Michel Nouaille, Sylvie Prigent, Tamara Cattan, Liberto Marti Chevalier national de l’ordre du mérite, Elisabeth Gauthier, Carlos Da Silva, Marie-Claude Alard, Christian Hervet, Muriel Coste, Claude Chaillou, Rachida Belguendouz, Vincent Hervet, Claudine D’Agostini, Bruno Piriou, Sylvie Harzallah, Yveline Kerdaffrec, Eric Djéridi, Lucette Hervet, Sylvia Nedel, Christian Régnier, Pascale Prigent, Rachid Rouibah, Taibi Haissina, Ghislaine Soisson, Gérard Hélaut, Brigitte Marrane, Sylvie Contrepois, Anne Puifourcat, Chantal Bourdon, Yassine Khidas, Geneviève Sevin, Dina Bacalexi, Marc Cattan, Jacques Nègre, Antoine Pierrot, Bernadette Chevillon, Erick Véra, Marie-Noëlle Hélaut, Brigitte Warnant, Charlotte Roumejon, André Delautre, Corinne Périer, Sylvaine Duboz, José Kinkela, Catherine Magnien-Boyer, Benoit Amsallem, Sonia Hurcet.